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Itinéraire – nom masculin

Itinérairenom masculin – Plan de parcours pour un voyage à travers le monde. Jamais obligatoire, l’itinéraire tracé permet au voyageur d’orienter sa rêverie vers telle ou telle partie du monde, avant même le départ. Dessiner un chemin, déjà, c’est s’en aller : un doigt qui suit la frontière sur la carte, un guide feuilleté, une page cornée, déjà, sont les prémisses du jour du départ. La carte, consultée sur un écran, un atlas, ou une impression noir et blanc du pays convoité, est forcément l’étape initiale du choix : on découvre le relief et l’on rêve, en chuchotant les noms des villes marquées d’un point noir. On précisera que l’outil principal du voyageur penché sur ladite carte est le crayon de papier, car les ratures seront nombreuses. Il est difficile d’accoucher d’un itinéraire, il n’en existe pas de parfait. Tracer c’est choisir, choisir c’est éliminer. Ainsi, un itinéraire réussi ne sera que celui qui correspond à l’état d’esprit, au temps présent, du futur voyageur.

Tracer un itinéraire permet aussi d’avoir le plaisir de ne pas le respecter, quand on veut s’attarder dans un coin plaisant ou si le vent nous pousse ailleurs, le temps d’un détour. Je me souviens d’une citation qui traînait au-dessus du bureau d’un ancien collègue. « Si tu suis le chemin qui est le chemin, ce n’est pas le chemin ». Cette spirale infinie a l’intérêt de nous rappeler qu’il n’y a pas de mauvais choix tant qu’on a la certitude de suivre le chemin que l’on s’est soi-même choisi. Nota bene : ceci est valable n’importe quand dans la vie, pas seulement à la veille d’un long voyage.

Certains voyageurs, enfin, s’interdisent toute forme d’itinéraire préétabli. Seule compte la décision de l’instant, et l’on trace alors, à la manière d’un peintre pointilliste, son itinéraire sur quelques centaines de kilomètres seulement, s’autorisant des retours en arrière et bannissant toute forme de logique. J’ai rencontré, un jour, un couple de voyageurs qui s’imposait une sacrée gymnastique. En arrivant dans une ville, il prenaient une carte et y dessinaient une forme, un mot, en suivant les axes de la cité. En décidant arbitrairement d’un chemin à suivre dans la ville, ils projetaient ainsi de se forcer à aller là où leur instinct ne les auraient peut-être pas pousser. Suscitant ainsi la surprise. Cette logique plaisante rappelle un besoin que tous les créateurs connaissent : celui d’avoir un cadre afin de faire jaillir des tas de choses inattendues. C’est aussi ça, un itinéraire, parfois.

Conseil : Lorsqu’on commence à rêver à un tour du monde ou tout autre type de voyage au long cours, prendre un grand tableau blanc et se lancer dans une liste folle de lieux qui sonnent bien, qui évoquent quelque chose de beau. Déjà, cela peut permettre de faire émerger une ligne directrice. Préparez-vous à faire de nombreux sacrifices. Mais rassurez-vous, il y a peu de risques de se tromper.

Sous son air de blog voyage, cet espace me permet d’expérimenter une forme d’écriture un peu différente de ce que j’ai l’habitude de faire. Ici, juste du ressenti, des émotions, des moments. Si vous voulez me faire un bisou, vous pouvez écrire à rita@ritasenva.fr.

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