Cologne

Retrouver des couleurs à Cologne

De temps en temps, je vais passer quelques jours en Allemagne, dans ce noeud urbain entre Düsseldorf, Dortmund, Essen. Rhénanie, Westphalie, tout ça. On ne peut pas dire que j’adore : beaucoup de béton et de visages tristes. Je me perds dans les rues quadrillées, parmi mes trains en retard, face à toutes ces vitrines qui sont toujours les mêmes. Mais cette fois-ci, j’ai passé une journée dans le centre de Cologne, où j’ai retrouvé quelques rayons de soleil et un peu de couleurs.

La cathédrale miraculée

De Cologne, tout le monde a dû voir la même carte postale : l’imposante cathédrale cernée de son pont Hohenzollern. Derrière, pourtant, il y a une ville bouillonnante. On comprend vite qu’à Cologne, c’est du lourd : elle figure parmi les plus « grosses » villes du pays avec son million d’habitants. Ici, on est dans l’Allemagne qui fabrique de l’argent, du PIB, de l’activité. Quand on sort de la gare centrale de Cologne et qu’on lève la tête, on comprend que cette puissance ne date pas d’hier : Cologne est l’une des plus anciennes villes d’Allemagne. Face au visiteur ébahi se dresse la cathédrale, que dis-je, le Kölner Dom, avec ses deux flèches et tout ce qui suit. Elle est énorme. Enorme, énorme, et (comme à Strasbourg) la toute petite place qui lui fait face donne encore plus cette impression de gigantisme.

Cologne
Vertiges

On se sent rapidement écrasé et tous les pas convergent vers les grandes portes (la visite est gratuite) du monument. On se dit « c’est dingue, tout a été bombardé dans le coin, mais pas la cathédrale », à peine éraflée lorsque toute la ville, aux alentours, a été défigurée.

Ce que j’ai aimé à l’intérieur de la cathédrale : le vide. Les plafonds sont si hauts, si décorés, on oublie rapidement la foule qui trotte partout quand on lève le nez. De magnifiques mosaïques recouvrent le sol par endroits. On peut contourner la nef par une large galerie qui dessert plusieurs petites chapelles. C’est toute une organisation. Autre coup de coeur : les vitraux. C’était le bon moment, le bon soleil, la bonne lumière. Certains sont très classiques, mais certains ont l’air plus modernes, constitués de petits carrés colorés.

L'un des retables de la cathédrale de Cologne.
L’un des retables de la cathédrale de Cologne.

Sur les bords de mon Rhin

En sortant de la cathédale, c’est agréable de se balader dans la vieille ville (ou ce qu’il en reste) de Cologne, aux abords du Rhin. Comme une idiote, je ne m’étais pas vraiment renseignée et je ne savais pas que le Rhin traversait Cologne. Je souris en me disant qu’il me suffirait de le suivre (sur quelques centaines de kilomètres) pour rentrer chez moi, dans « le sud » de l’Alsace. Facile… J’apprécie les petites maisons colorées sur la place du marché aux poissons.

Coucou, mon Rhin !
Coucou, mon Rhin !
Des couleurs, pour changer...
Des couleurs, pour changer…
Détails de la vieille ville.
Détails de la vieille ville.

Le reste du centre-ville est également agréable à visiter, au hasard des rues. C’est une ville allemande, j’en retrouve rapidement les codes.

Un arrêt de tram au coeur de la ville.
Un arrêt de tram au coeur de la ville.
Un mur propre est un mur triste...
Un mur propre est un mur triste…
Impressionnante station ou galerie, si vide et si futuriste.
Impressionnante station ou galerie, si vide et si futuriste.

Du chocolat au bord du Rhin

En suivant le Rhin, on tombe sur le musée Lindt du Chocolat. Pourquoi ne pas essayer? L’entrée coûte 9 euros, 6,50 si on est étudiant. Cool, on nous donne du chocolat. Le bâtiment, récent d’apparence, me donne envie. Plusieurs salles reviennent sur les techniques de culture du cacao, l’histoire du chocolat, et je dois dire que les débuts sont très ennuyeux et la muséographie est au moins ennuyeuse, sinon totalement dépassée. Dans la première partie du musée, c’est la serre que je préfère, avec ses cacaotiers et ses carpes koï. Ma principale interrogation demeure : pourquoi un musée à Cologne quand la marque Lindt est en fait suisse ?

Le musée Lindt du Chocolat à Cologne
Le musée Lindt du Chocolat à Cologne

Le clou du musée, paraît-il, est la fontaine de chocolat. Je m’attends à un truc gigantesque à la Willy Wonka mais… Je dois dire que ceux qui m’en ont parlé partagaient un souvenir d’enfance, d’où le souci d’échelle. On nous donne une gaufrette (pas très fraîche) à tremper dans le chocolat (pas très bon).

La fontaine (ou le petit bol) de chocolat...
La fontaine (ou le petit bol) de chocolat…

Mais c’est pas grave, parce que l’espace vitré est très beau et j’aime bien le sapin doré qui décore la fontaine. On est hilares. Juste à côté, un robot qui fabrique les petits carrés de chocolat que vous recevez avec votre café est exposé. C’est hypnotisant. Une très bonne initiative est mise en place à l’étage (et je regrette qu’ils n’en aient pas parlé plus tôt, au début de la visite) on peut commander une tablette de chocolat personnalisée : on choisit le type de chocolat, les épices, les ingrédients… Et la ou les tablettes sont prêtes dans la demi-heure. Comme nous n’avons pas la patience, nous nous contentons de regarder les pâtissiers travailler…

Atelier de tablettes personnalisées...
Atelier de tablettes personnalisées…

La dernière partie du musée, tout au sommet, est également intéressante puisqu’elle s’intéresse aux « objets » du chocolat, les boîtes, les distributeurs, les packagings. Encore une fois, je m’étonne du caractère « pharmaceutique » donné au chocolat il y a plusieurs siècles. Ainsi s’achève la visite. Finalement, à part la première partie, le musée est assez « digeste ». Je ne sais pas si j’ai appris grand chose mais j’ai passé un bon moment dans ce bâtiment aéré, perché sur le Rhin. C’est l’heure de retourner vers la cathédrale, faire quelques courses, reprendre le train. Ma plus belle image de Cologne restera la dernière, et elle n’est que mentale puisque je n’ai pas pris de photo. Le train s’éloigne du centre-ville juste après le coucher de soleil, le ciel est rose et violet, les silhouettes de la cathédrale et de son pont se détachent nettement. Me voilà réconciliée avec la Rhénanie-Westphalie-Bétonnie.

Sous son air de blog voyage, cet espace me permet d’expérimenter une forme d’écriture un peu différente de ce que j’ai l’habitude de faire. Ici, juste du ressenti, des émotions, des moments. Si vous voulez me faire un bisou, vous pouvez écrire à rita@ritasenva.fr.

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